Réflexion sur une réunification... du FLNC

Publié le par Site Corsica Libera

 

Réflexion sur une réunification...(Article du site de Corsica Libera )

 

 

Plusieurs semaines après une communication à la presse du FLNC, en marge des journées de Corti le 9 Août 2009, une réflexion est nécessaire. Ces quatres lettres, peintes sur des murs, gravées sur des bancs d’écoliers, alignées en bas de communiqués impriment l’histoire de la lutte du Peuple Corse et de la Corse tout court.

Avec ses acquis, ses espérances, ses douleurs, et ses erreurs aussi. Le FLNC a porté la lutte des années 80, imprimant sa marque, traçant le chemin comme cela est nécessaire dans les années de construction d’un combat et de réveil d’un peuple. Puis la nécessité d’une « Direction politique » s’effacera. Le FLNC, au delà de ses actions contre l’Etat et contre la spoliation ou la normalisation culturelle, va considérablement défricher le champ politique.

A la fin des années 80, le Front de Libération abandonne toute part exagérée de romantisme guévariste pour un « projet de société » environnementaliste novateur qui permet de pérenniser le Peuple corse en Méditerranée. Il donne de celui-ci une définition évolutive comme communauté vivante. Il aborde une vision européenne et internationale de la Corse. Toutes ces idées sont maintenant des outils intellectuels pour tous les Corses.

Mais dès 1989, la résistance politico-militaire se trouvera divisée durablement, et viendra le temps de la multiplication des factions et des sigles. Le temps des déchirements et des compromissions marqua une partie des années suivantes, suivies par l’étape unitaire de décembre 1999 avec « l’union des combattants ». Les mouvements politiques publics s’étant eux ressaisis, après introspection, avec les accords de Migliacciaru.

Vingt ans après la cassure du Front, un pas pour la réunification stratégique globale a été posé le 9 Août 2009 : c’est une donnée majeure. En Mai 2008, dans son premier communiqué accompagnant des revendications , le FLNC 1976 annonçait l’union de résistants et lançait « un appel à tous les combattants sincères. Notre initiative a pour objectif la réunification totale et le renforcement du FLNC sur les fondements de la création historique du FLNC le 5 mai 1976, en les adaptant continuellement à la modernité et aux évolutions du monde. »

Il s’agissait déja de tendre vers la réunification. Au niveau idéologique et stratégique, la revendication fondamentale de la reconnaissance du Peuple corse et de ses droits nationaux (qui est fondatrice puisque présente dans le premier tract du FLNC en mai 1976) est partagée bien sùr, et de grandes convergences étaient en place.

> La dictature du libéralisme économique est condamnée unanimement par les clandestins. Dans une interview au mensuel CORSICA, en novembre 2008, le FLNC 22 Octobre dénonçait « le contexte international avec la libre circulation des capitaux et le diktat de l’économie de marché et la libre concurrence. » La Corse ne doit pas être livrée « aux appétits financiers de la politique ultralibérale dévastatrice »,  selon la communication du FLNC 1976 en mai 2008.  Alors que le FLNC Union des Combattants affirmait en octobre 2008 dans un communiqué : « La libre circulation des biens et des personnes, la libre entreprise, en l’absence de tout encadrement législatif approprié permettent la disparition programmée du peuple corse. »

 

> Les résistants ont aussi renoncé définitivement à toute ingérence dans le mouvement public ou dans les luttes en général ainsi qu’ à toute injonction sur la société corse. « Le refus négationniste de l’Etat français, cette répression généralisée démontrent que la France en Corse ce n’est surtout pas le pays des droits de l’homme. Dans ce contexte, notre action trouve toute sa signification : sans hégémonie aucune mais  avec une traduction claire. Elle est résistance parmi tant d’autres formes de résistance. N’en déplaise à nos détracteurs (…) nous sommes une émanation de notre peuple, comprise et acceptée. » C’est ce qu’on pouvait lire dans un communiqué du FLNC UC de janvier 2009. Le FLNC 1976 affirmait lui dans le communiqué de mai 2008: « Pour notre part, nous ne nous immiscerons pas dans les prérogatives des organisations publiques dont nous sommes totalement indépendants et solidaires » .

> Les clandestins se veulent un rempart d’autodéfense et une alerte car des élus  irresponsables et extrémistes veulent simplement accompagner le tendanciel et faire de la Corse une zone résidentielle, un Corsicaland aculturé et inégaliatire. « Le Plan de développemement de la Corse (PADDUC) qui est censé donner les lignes directrices pour les 50 années à venir ne nous propose qu’un seul axe : la dépossession de la terre corse et la multiplication des résidences secondaires pour milliardaires, Peoples ou retraités du Nord de l’Europe, » pouvait-on lire dans un tract du FLNC 1976 diffusé sur le tour de Corse auto en Octobre 2008.

Conscients des enjeux actuels, des résistants affirment donc le 9 Août 2009 : « Nous appelons  à un renforcement et à une réunification stratégique de toutes les forces politico-militaires sur les bases organisationnelles de la création du FLNC. Notre résistance se renforcera jusqu’à une résolution politique de fin de conflit. Nous apportons notre soutien à tous nos frères emprisonnés ».

Dans les cours de promenades à Fleury, à Fresnes ou ailleurs, la réunification avait pris souvent de l’avance. Un règlement politique doit ramener ces patriotes libres chez eux, au milieu d’un peuple ayant retrouvé tous ses droits.

Plus de 30 années après sa création, le FLNC demeure la principale organisation politique au service des intérêts collectifs du Peuple Corse…


 

Source  site Corsica Libera

Publié dans Corsica

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